Vision zéro

Participer aux consultations publiques sur la sécurité routière

Introduction

Pour accompagner la réflexion concernant les enjeux piétons, Piétons Québec vous livre ses réponses argumentées.

Nouvelle | 15 févr. 2017

Sécurité routière
Zones modulaires

Depuis le 9 janvier dernier, la Société d’assurance automobile du Québec a entrepris des démarches de consultations publiques sur la sécurité routière. Ainsi, toutes les personnes concernées par cette question peuvent s’exprimer, que ce soit en participant directement aux consultations, en déposant un écrit, ou encore en répondant au sondage en ligne. Piétons Québec voit ici une chance unique pour tous les citoyens, groupes et associations de faire entendre leur voix concernant la sécurité routière et les solutions à préconiser.

Pour tous nos membres et nos sympathisants, voici la position de Piétons Québec sur les divers enjeux piétons, en lien avec les questions et les réponses proposées dans le sondage en ligne de la SAAQ. Découvrez, question par questions, nos réponses argumentées, dans le but de vous accompagner dans votre réflexion concernant les enjeux piétons.

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Consultation publique | La sécurité routière: ça nous concerne tous!

Aménagement, signalisation et entretien des infrastructures routières

L’aménagement, la signalisation et l’entretien des infrastructures sont des éléments essentiels pour assurer la sécurité des piétons, car ils sont déterminants lors du déplacement des piétons. Piétons Québec considère que le Code de la sécurité routière (CSR) doit favoriser un environnement convivial et sécuritaire, propice au partage de la route entre tous les usagers.

Question 3 : En matière d’aménagements, de signalisation et d’entretien des infrastructures, quelles actions devraient être privilégiées pour rendre les routes plus sécuritaires ?
  • Privilégier les carrefours giratoires aux intersections où ils peuvent réduire le nombre et la gravité des accidents
Ce type d’aménagement permet de diminuer la vitesse des véhicules aux intersections ainsi que de réduire le nombre de points de conflit entre les usagers de la route. Par le même fait, les carrefours giratoires permettent de diminuer le nombre et la gravité des collisions entre un véhicule routier et des piétons.
Source : Carrefour giratoire, par Transports Québec

  • Augmenter le nombre d’aménagements modérateurs de vitesse dans les zones résidentielles (ex. : dos d’âne, avancée de trottoir, îlot central)
Dans une perspective de favoriser le partage de la route entre tous les usagers, les mesures d’apaisement de la circulation sont des aménagements essentiels pour accorder davantage de priorité aux transports actifs, notamment la marche. En effet, ces mesures, principalement physiques, permettent de modifier le comportement des conducteurs (vitesse, trajectoire, concentration) et d’améliorer les conditions de circulation des autres usagers.
Source : Répertoire des mesures d’apaisement de la circulation, par CRE-Montréal

  • Améliorer l’aménagement des zones scolaires (ex. : aménagement des débarcadères, construction de trottoirs, ajout de signalisation)
Suite au constat qu’au primaire, près de 70 % des écoliers ne se rend pas régulièrement à pied ou à vélo à l’école, l’aménagement sécuritaire des zones scolaires apparaît être un enjeu central pour favoriser le transport actif vers l’école. Ainsi, améliorer les conditions de déplacement à pied et à vélo des élèves dans ces zones actuellement à risques doit être une priorité.
Source : Investir dans les déplacements alternatifs à l’automobile : un gage de succès pour tous ! par Coalition québécoise sur la problématique du poids

Question 4 : Il est démontré que les carrefours giratoires réduisent le nombre d'accidents et leur gravité. Seriez-vous très, assez, peu ou pas du tout favorable à ce qu’on en construise davantage aux endroits où ils peuvent réduire le nombre d’accidents ?
  • Très favorable
L’augmentation de ce type d’aménagements est en cohérence avec le principe du partage de la route. Par contre, ces aménagements doivent également prendre en considération les besoins des usagers vulnérables de la route, tels les piétons et les cyclistes, en prévoyant notamment des aménagements leur permettant de traverser de manière sécuritaire.

Cyclistes

Pour Piétons Québec, soutenir les personnes qui se déplacent à vélo est également bénéfique pour les marcheurs. Tout d’abord, parce que les cyclistes sont aussi des piétons, mais également parce que cela permet de diminuer les conflits entre les usagers de la route. De plus, favoriser le transport actif comme mode de déplacement alternatif à l’automobile individuelle permet de réduire le nombre de voitures en circulation et donc de diminuer les risques de collision.  

Question 12 : Quelles actions devraient être privilégiées pour rendre les déplacements à vélo sécuritaires ?
  • Développer et diversifier le réseau cyclable (ex. : pistes cyclables, bandes cyclables)
L’aménagement d’un réseau cyclable complet permet aux cyclistes d’occuper la place qui leur correspond sur la chaussée, car leur vitesse diffère de celle des véhicules motorisés et des piétons.

  • Améliorer l’état et l’entretien du réseau cyclable et du réseau routier, y compris l’entretien hivernal
Tout comme les piétons, les cyclistes souhaitent poursuivre leurs déplacements actifs, même en hiver. Le cyclisme hivernal est en pleine expansion et des mesures significatives doivent être prises pour soutenir cette tendance.

  • Augmenter le nombre d’aménagements ayant pour objectif de réduire la vitesse des véhicules routiers (ex. : dos d’âne, avancée de trottoirs, îlot central)
Les arguments présentés dans la question 3 sont également applicables pour les cyclistes.

  • Poursuivre les campagnes de sensibilisation sur le partage de la route
Afin d’informer et de conscientiser les usagers de la route sur les bons comportements à adopter, les campagnes de sensibilisation sont essentielles pour veiller au bon partage de la route. Il s’agit d’une mesure complémentaire à l’aménagement sécuritaire et convivial pour tous les usagers de la route.

Question 13 : Actuellement, au même titre que les automobilistes, les cyclistes ont l’obligation de s’immobiliser à un feu rouge et de poursuivre leur route seulement lorsque le feu est vert. Seriez-vous très, assez, peu ou pas du tout favorable à ce que les cyclistes puissent également utiliser le feu pour piétons ?
  • Peu favorable
Piétons Québec est favorable à l’utilisation du feu pour piétons par les cyclistes, mais dans certaines conditions seulement. Les cyclistes pourraient ainsi utiliser le feu pour piétons si leurs déplacements n’entrent pas en conflit avec les piétons, comme par exemple lorsque les piétons bénéficient d’un intervalle de quelques secondes pour s’engager avant les automobilistes. La circulation des piétons et des cyclistes se faisant alors sur des voies parallèle, cette situation comporte peu de risque. Piétons Québec est cependant plus réticent à permettre l’utilisation du feu pour piétons par les cyclistes lors des phases exclusives, c’est-à-dire lorsque tous les feux de circulation sont rouges. Les piétons circulent alors dans toutes les directions et il parait risquer de permettre aux cyclistes d’en faire autant. Piétons Québec tient à maintenir le caractère exclusif de cette phase.

Distractions au volant

Bien que la formulation de cette thématique ne semble pas s’adresser aux piétons, une question concerne tout de même les distractions possibles lors de déplacements à pied.

Question 17 : Seriez-vous très, assez, peu ou pas du tout favorable à ce que l’utilisation du cellulaire, y compris pour la lecture et l’écriture de textos, soit interdite aux piétons, dans certaines circonstances, par exemple lorsqu’ils traversent la rue?
  • Pas du tout favorable
L’utilisation du cellulaire aux intersections par les piétons constitue un élément de distraction lorsqu’ils doivent s’engager sur la chaussée. Cependant, interdire aux piétons d’utiliser leur cellulaire en traversant une intersection semble une mesure excessive et difficilement applicable. En effet, comment faire la différence entre quelqu’un qui écoute de la musique, regarde son chemin sur son GPS, etc. Les données actuelles sur les accidents impliquant des piétons ne permettent pas d’affirmer qu’il s’agit d’un enjeu majeur pour la sécurité routière. Pour cette raison Piétons Québec estime que son interdiction n’est pas justifiée.

Piétons

Pour cette section, Piétons Québec favorise des mesures visant le respect du principe de prudence, le développement d’une culture du partage de la route et l’aménagement d’un environnement convivial et sécuritaire pour la marche.

Question 30 : Quelles actions devraient être privilégiées pour améliorer la sécurité des piétons ?
  • Augmenter le nombre d’aménagements ayant pour objectif de réduire la vitesse des véhicules routiers (ex. : dos d’âne, avancée de trottoir, îlot central)
Les arguments présentés dans la question 3 sont également applicables à cette section.

  • Aménager davantage de trottoirs ou de sentiers piétons
Développer un réseau continu pour les piétons est une mesure permettant d’assurer une sécurité accrue lors des déplacements actifs.

  • Augmenter le temps pour traverser aux intersections gérées par des feux de circulation
Le temps de traversée pour les piétons aux intersections gérées par des feux de circulation est actuellement calculé en fonction d’une personne n’ayant aucun facteur limitant dans son déplacement. Cependant, de nombreux éléments peuvent ralentir une personne : présence de glace sur la trajectoire, déplacement avec une poussette, fort achalandage piétonnier à l’intersection ou encore déplacement à une vitesse réduite liée à l’âge ou bien une limitation fonctionnelle et/ou cognitive, pour n’en citer que quelques-uns. Tous les piétons sont confrontés régulièrement à ces facteurs, il est donc nécessaire de prévoir les temps de passage en conséquence, afin d’augmenter la sécurité des piétons lorsqu’ils traversent aux intersections.

  • Améliorer l’état et l’entretien des trottoirs, y compris l’entretien hivernal
Il est indispensable de prévoir les mesures nécessaires pour considérer les déplacements à pied comme un mode de déplacement utilitaire. Pour ce faire, le gouvernement et les gestionnaires des réseaux municipaux doivent reconnaître les piétons comme des usagers à part entière, qui ne disparaissent pas ni en hiver ni pendant les travaux de réfection des rues par exemple.
Source : L’entretien des infrastructures piétonnes l’hiver, par Piétons Québec

  • En milieu urbain, aménager certaines rues où les piétons peuvent circuler dans le même espace que les vélos et les véhicules, en limitant à 20 km/h la vitesse permise
En plus de réduire le nombre et la gravité des accidents, le développement de rues partagées est aussi bénéfique pour la vie du quartier, qui se retrouve apaisée. Piétons Québec tient cependant à souligner que l’aménagement de rues partagées implique un ensemble de mesures indissociables afin que les usagers du transport actif s’approprient la voie publique. Ces aménagements ne doivent pas être une excuse pour supprimer les trottoirs et les pistes cyclables au détriment de la sécurité de ces usagers.
Source : Principes d’aménagement, par l’Alliance Pour un nouveau partage de la rue Sainte-Catherine

  • Assurer l’accessibilité du réseau routier et piétonnier aux personnes à mobilité réduite
L’accessibilité universelle permet d’améliorer la qualité de vie de tous les groupes de piétons en réduisant les inégalités sociales au sein de la population tout en améliorant l’équité territoriale, l’accès aux zones d’emploi et aux services. Il apparaît donc essentiel de définir les paramètres assurant l’accessibilité universelle de nos rues et de les inclure dans nos normes et règlements en matière de sécurité routière et d’aménagement.
Source : Guide pratique d’accessibilité universelle, par l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec

Question 31 : Seriez-vous très, assez, peu ou pas du tout favorable à l’aménagement, en milieu urbain, de certaines rues où les piétons circuleraient dans le même espace que les vélos et les véhicules, en limitant à 20 km/h la vitesse permise ?
  • Très favorable
Question 32 : Comment pourrait-on amener les conducteurs à respecter davantage la priorité de passage des piétons ?

Les moyens pour amener les conducteurs à respecter davantage la priorité aux passages piétons sont, par ordre de priorité :

  • Aménager nos rues de manière sécuritaire pour les piétons, tout en leur redonnant la priorité dans les aménagements ;
  • Poursuivre la sensibilisation et l’éducation pour le développement d’une culture du partage de la route et du principe de prudence
  • Supprimer au Code de la sécurité routière l’obligation pour un piéton de s’engager sur la chaussée afin d’avoir priorité sur les véhicules qui approchent. Cette obligation fait porter le fardeau de déterminer le bon moment pour traverser au piéton. Or une telle décision ne peut être demandée à de jeunes enfants ou à des personnes avec des limitations cognitives. L’obligation de s’engager sur la piéton doit être remplacée pour l’intention de s’engager.

Sécurité des véhicules

L’intégration des nouvelles technologies dans nos vies a également une influence dans nos déplacements à pied. Piétons Québec juge nécessaire d’encadrer certaines pratiques naissantes qui tendent à se populariser.

Question 37 : Seriez-vous très, assez, peu ou pas du tout favorable à permettre la circulation dans la rue des appareils de transport personnel motorisés (ATPM) comme le gyropode (Segway), la trottinette électrique, la mono-roue électrique, etc.?
  • Assez favorable
Les appareils de transport personnel motorisés sont propices à la diminution de la part modale de l’automobile individuelle en faveur du transport actif. Afin de respecter l’ensemble des usagers de la route, le code de la sécurité routière se doit d’intégrer des dispositions législatives assurant que ces nouveaux usagers n’entrent pas en conflit avec les piétons et les cyclistes.

Véhicules lourds

Les véhicules lourds constituent un véritable enjeu pour la sécurité des piétons. Ils sont impliqués dans 21% des décès, tandis qu’ils ne sont impliqués que dans 8% des collisions. Ce bilan routier alarmant soulève l’importance de mettre en place davantage de mesures pour protéger les piétons.

Question 39 : Quelles actions devraient être privilégiées pour réduire les accidents impliquant un véhicule lourd ?
  • Ajouter sur les véhicules lourds des protections latérales (jupes sur les côtés des véhicules) pour empêcher les piétons, cyclistes et motocyclistes de glisser sous les véhicules lourds
Ces protections latérales s’avèrent efficaces en cas de collisions afin que les piétons et les cyclistes ne puissent glisser sous les roues. Plusieurs municipalités du Québec, comme Victoriaville, ont muni leurs véhicules lourds municipaux de ce dispositif. Piétons Québec revendique l’intégration de cette mesure dans le code de la sécurité routière, afin de généraliser cette pratique et accroître significativement la sécurité des piétons.
Source : Des gardes latérales sur les véhicules lourds de la Ville pour la protection des citoyens, par La Ville de Victoriaville

  • Ajouter des caméras sur les véhicules lourds pour détecter la présence des piétons, cyclistes et motocyclistes dans les angles morts
Ces caméras permettent de couvrir la totalité des angles morts, offrant une visibilité accrue des piétons auprès du conducteur.

  • Interdire la circulation des véhicules lourds pendant les périodes de pointe en milieu urbain
Il est important de protéger les plus vulnérables, d’autant plus aux heures de pointe en milieu urbain, où l’achalandage de tous les usagers de la route accroît les risques de collision.

Vitesse au volant

Question 41 : Selon vous, quelles actions seraient les plus efficaces pour contrer la vitesse au volant et ses conséquences ?
  • Diminuer les limites de vitesse sur certaines rues en milieu urbain
Dans une culture du partage de la route, il est essentiel de réduire la vitesse en milieu urbain. Une réduction de la limite de vitesse, complétée par des aménagements adéquats, permet de faire évoluer les habitudes de déplacement des conducteurs tout en améliorant les conditions de déplacement des usagers du transport actif.
Source : Partage de la rue en milieu urbain : l’exemple de la démarche Code de la rue en France, par Transport Québec et le Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (CERTU)

  • Augmenter le nombre d’aménagements modérateurs de vitesse (ex. : dos d’âne, avancée de trottoir, îlot central)
Ces mesures visent directement à modifier la perception du conducteur vis-à-vis de son environnement et permettent ainsi une réduction de sa vitesse.

  • Augmenter le nombre de radars pédagogiques (dispositif mesurant la vitesse des véhicules et informant les conducteurs de leur vitesse réelle)
Les radars pédagogiques ont une efficacité prouvée et peuvent induire une réduction de vitesse de 4% à 12%. Cette baisse n’est pas négligeable, d’autant plus lorsque l’on sait que la gravité d’un accident augmente proportionnellement avec la vitesse du véhicule.  
Source : Les radars pédagogiques en milieu urbain, par le Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (CERTU)

  • Favoriser l’utilisation dans le véhicule de systèmes qui informent le conducteur s’il dépasse la limite de vitesse, ou même qui ralentissent le véhicule
Ces systèmes sont déjà mis en place dans certains véhicules, par l’entremise d’un signal d’alerte visuel ou sonore. Ils aident à conscientiser le conducteur sur sa vitesse réelle.

Question 42 : Actuellement, la vitesse peut être surveillée dans plus de 150 endroits par des radars photo. La réduction du nombre d’accidents à ces endroits est significative. Seriez-vous très, assez, peu ou pas du tout favorable à augmenter le nombre de radars photo et le nombre de sites où la vitesse est contrôlée ?
  • Très favorable
Les radars actuels, déjà mis en place, ont fait leur preuve. Étant donné leur impact positif sur le bilan routier, il semble justifié d’augmenter leur nombre par mesure de sécurité. Il devrait également y avoir plus de radars aux feux rouges.

Question 43 : Pour améliorer la sécurité des piétons et des cyclistes, et promouvoir ces façons de se déplacer, seriez-vous très, assez, peu ou pas du tout favorable à une réduction des limites de vitesse sur certaines rues en milieu urbain ?
  • Très favorable
Tel que décrit dans la question 41, la réduction des limites de vitesse en milieu urbain a un impact positif sur le transport actif, grâce à la favorisation d’un environnement sécuritaire, mais aussi plus convivial.

 

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