Passage piéton enneigé

Marcher en toute saison : aménager pour l'hiver

Différents moyens de prendre en compte l'hivernalité dans les infrastructures piétonnes afin de favoriser la pratique sécuritaire de la marche en toute saison.

Fiche / Guide

Citoyens, Décideurs publics, Professionnels en aménagement, Partenaires

L’hiver québécois est réputé pour ses précipitations de neige abondantes, la sloche et les épisodes de gel et dégel. Les piétons ne disparaissent pas l’hiver et l’entretien des infrastructures piétonnes est nécessaire afin de garantir des déplacements sécuritaires. Cependant, bon nombre de municipalités ne priorisent pas l’accès aux infrastructures piétonnes en hiver, prétextant les contraintes budgétaires liées au déneigement. Cette situation rend les déplacements piétons périlleux, voire dangereux, particulièrement pour les personnes les plus vulnérables. Le maintien de la mobilité à pied en hiver, de l’accessibilité universelle et de la sécurité à l’année devrait aller de soi. Ces principes ne devraient en aucun cas être opposés aux coûts de déneigement et d’entretien. Il est faux de croire que les piétons disparaissent en hiver, la conception et l’entretien des infrastructures doivent donc permettre le partage sécuritaire de la route toute l’année.

Vidéo, Le chemin de l’école, de Vivre-en-Ville, montrant le chemin hasardeux que deux écoliers doivent parcourir pour se rendre à pied à l’école en hiver.

 

Les enjeux liés à un entretien hivernal limité

Pour certains piétons, la saison hivernale signifie une réduction de leur mobilité contrainte par le manque d’entretien des infrastructures piétonnes. En effet, de nombreuses municipalités décident de fermer, ne pas déneiger, ne déneiger que partiellement ou tardivement les infrastructures piétonnes. Cette situation complique les déplacements piétons et met en danger les usagers les plus vulnérables. Ils sont contraints d’emprunter des voies non déneigées et non déglacées, augmentant le risque de chutes et de blessures, ou de circuler sur la chaussée avec les véhicules. La cohabitation forcée sur la chaussée, souvent plus étroite en raison des accumulations de neige, augmente l’exposition au risque pour les piétons ou force l’isolement de certaines personnes en raison du sentiment d’insécurité qui en résulte.

Conditions météorologiques défavorables
  • Surface glissante à cause de la neige, la pluie ou la glace
  • Accumulation d’eau ou de sloche et présence de grandes flaques sur les trottoirs ou aux intersections handicapant les déplacements piétons
  • Visibilité restreinte à la fois par l’accumulation de neige et par des heures d’ensoleillement réduites
Entretien réduit des infrastructures piétonnes en hiver
  • Priorisation du déneigement des voies de circulation automobile avec un déneigement des trottoirs absent, partiel ou tardif
  • Machinerie au format et au fonctionnement souvent inadaptés au déneigement des trottoirs ou des sentiers piétons
  • Fermeture de certains axes piétonniers pour réduire le déneigement
  • Manque de coordination entre le déneigement des trottoirs et des intersections, handicapant la traversée de celles-ci
  • Boutons pressoirs, destinés à appeler la phase piétonne, difficilement utilisables, bloqués par le froid, non déneigés ou inaccessibles

 

Image large
Image
Passage piétonnier non contrôlé non déneigé, oublié lors des opérations de déneigement du trottoir et de la chaussée
Passage piétonnier non contrôlé non déneigé, oublié lors des opérations de déneigement du trottoir et de la chaussée 
Crédit photo : Sandra Larochelle

 

Conception des rues oubliant l’hiver 

  • Intersections rarement conçues pour limiter l’accumulation d’eau et de plaques de glace sur les axes piétonniers
  • Éclairage absent ou insuffisant, n’éclairant pas les axes piétonniers, les trottoirs ou les passages piétons, visibilité insuffisante pour voir et être vu
  • Dénivelé des entrées charretières abruptes, compliquant le déneigement des trottoirs et augmentant les risques de chutes
  • Manque d’espace pour entreposer la neige entre les phases de grattage et d’enlèvement de la neige, créant des amoncellements entravant le trottoir et complexifiant les opérations de déneigement
  • Mobilier urbain retiré en hiver, alors qu’il est essentiel pour certaines personnes (ex. bancs permettant de s’assoir et de se reposer lors d’un déplacement à pied)

Pour en savoir plus, Aménager des rues conviviales et sécuritaires pour les personnes aînées, Piétons Québec.

Image
Vignette sur la distance de sécurité

Au volant, laissons de la place aux piétons. Que ce soit parce qu’il n’y a pas de trottoirs ou parce que ceux-ci sont enneigés ou glacés, les piétons peuvent parfois marcher dans la rue. Garder une distance de 1,5 mètre quand la limite de vitesse maximale excède 50 km/h et de 1 mètre à 50 km/h et moins, c’est obligatoire et c’est le minimum pour garantir la sécurité des piétons. 

Impacts sur la mobilité et enjeux de sécurité

Les piétons sont les usagers de la route les plus vulnérables. Un entretien hivernal des infrastructures piétonnes limité ou absent impose de nombreux enjeux à leur mobilité et les expose à des risques évitables :

  • Inconfort : déplacements périlleux et ralentis, temps de déplacement allongé, risque d’éclaboussure par les véhicules ;
  • Risque de chutes et de blessures, particulièrement chez les personnes à mobilité réduite et chez les aînés ;
  • Enjeu de sécurité : piétons contraints de marcher sur la chaussée avec les véhicules, ce qui augmente leur vulnérabilité et les risques de collisions pouvant entraîner des blessures graves et décès pourtant évitables ;
  • Enjeu de sécurité lors des opérations de déneigement : cohabitation des piétons avec les machineries de déneigement ; 
  • Les personnes dont la mobilité dépend de la marche et les personnes plus à risque, comme les aînés, les élèves, les personnes à mobilité réduite ou avec déficience visuelle sont plus durement touchées par un accès restreint aux infrastructures piétonnes en hiver ;
  • Sans déneigement, la mobilité est inéquitable pour les personnes n’ayant pas de véhicule motorisé et peu de lieux restent universellement accessibles, intensifiant les inégalités aux services de base et l’isolement social ;
  • Infrastructures impraticables décourageant les saines habitudes de vie, encourageant les déplacements en véhicule motorisé et la sédentarité.

Les décès et blessures graves sur nos routes sont inacceptables et nous pouvons les éviter. L’approche vision zéro nous amène à repenser la stratégie de sécurité routière pour rehausser la sécurité de tous les usagers de la route : pour en savoir plus, consultez Découvrir l’approche vision zéro en sécurité routière, de Piétons Québec.

 

Les entrées charretières
Les entrées charretières peuvent être nombreuses sur les trottoirs et confrontent le piéton à une suite de dénivelés, parfois très abrupts. Elles sont un frein à la mobilité active, notamment chez les aînés, les familles se déplaçant avec une poussette et les personnes à mobilité réduite, qui peuvent avoir de la difficulté à circuler, chuter et se blesser lorsque la surface est mouillée, enneigée ou glacée. L’accumulation d’eau, de glace ou de sloche dans la partie creuse est aussi source d’inconfort. Leur déneigement adéquat est presque impossible et ralentit les opérations de déneigement. 
Pour en savoir plus, Aménager des rues conviviales et sécuritaires pour les personnes aînées, Piétons Québec.

 

Image
Entrée charretière avec trottoir de 1,8 m aménagé en continu
Entrée charretière avec trottoir de 1,8 m aménagé en continu
Image
Entrée charretière avec trottoir de 1,5 m rétréci
Entrée charretière avec trottoir de 1,5 m rétréci
Source : Aménager des rues conviviales et sécuritaires pour les personnes aînées, Piétons Québec (2021)
Adapté de Aménager pour les piétons et les cyclistes, Vélo Québec

 

Concevoir des milieux de vie favorisant la mobilité à pied en hiver

Plusieurs solutions existent pour rendre plus agréables et plus sécuritaires les déplacements à pied en hiver, tant en matière de politiques, de conception, d’infrastructures ou d’entretien pourvu que nous tenions compte des réalités de l’hiver québécois.

Politiques et documents stratégiques

Une politique de déneigement est un outil d’aide à la décision pour prioriser et faciliter les actions de la municipalité. Se doter d’un tel document stratégique permet de ne plus gérer à la pièce chaque demande, selon le lieu et le contexte. Ainsi la municipalité s’assure d’adapter les pratiques de déneigement selon les besoins des différents quartiers, centre-ville, quartiers périphériques, commerciaux ou industriels et non au gré des contrats de déneigement. Son élaboration permet aussi de donner la parole aux citoyens, de mieux comprendre et d’intégrer leurs besoins et leurs habitudes de déplacement pour optimiser le déneigement et faciliter les déplacements de tous, qu’ils soient à pied, à vélo, en transport collectif ou en véhicule.

Exemple de la Ville de Québec

Avec l’élaboration de sa politique de viabilité hivernale, adoptée en 2020, la Ville de Québec vise à ce que l’entièreté des trottoirs, des escaliers adjacents et des cheminements piétonniers rejoignant les établissements scolaires et les services de transport soient déneigés. Elle a aussi décidé d’améliorer et de sécuriser les déplacements des usagers plus vulnérables en déneigeant en priorité les cheminements qu’ils empruntent. Pour ce faire, le réseau de trottoirs a été classé selon deux niveaux de priorité. Sont classés prioritaires les trottoirs en zones scolaires, aux abords des établissements d’enseignement, empruntés par plusieurs usagers vulnérables, sur une artère commerciale, un cheminement scolaire, un corridor achalandé de transport actif, un escalier, une pente abrupte ou encore un circuit touristique. Les opérations de déneigement y sont enclenchées dès l’accumulation de 3 cm de neige et dès 5 cm pour les autres trottoirs. La configuration du trottoir est aussi prise en compte, définie par le logigramme ci-après. Les opérations de déneigement des trottoirs et de la chaussée sont prévues en trois phases : grattage et épandage, enlèvement de la neige, puis entretien des surfaces. Aussi, la communication auprès des citoyens a été améliorée grâce à une carte interactive indiquant où ont lieu les opérations de déneigement.

La Ville de Québec poursuit ses efforts pour améliorer la mobilité des usagers vulnérables avec le déneigement de l’accès aux boutons pressoirs des passages piétons, la suppression des obstacles sur les parcours piétons, l’accessibilité aux espaces de stationnement destinés aux personnes à mobilité réduite et aux débarcadères réservés au transport adapté.


Exemple de la Ville de Victoriaville

La Ville de Victoriaville déneige presque tous les trottoirs de son territoire. Seuls 10 km, de l’ensemble des 120 km de trottoirs, ne sont pas déneigés. Ils commencent par déblayer un côté de trottoir, en priorisant les zones scolaires, le centre-ville et les artères principales. Lorsque cette étape est terminée, le déneigement du second côté de la rue débute. En matière de sécurité, Victoriaville s’assure de réduire au minimum les opérations de chargement de la neige lors des déplacements des élèves. Le service de déneigement est également accompagné d’un signaleur, qui dirige les opérations et veille à la sécurité des piétons. Équipé d’un bouton d’arrêt d’urgence, il peut interrompre le ramassage de la neige si un problème survient. 

La Ville de Victoriaville privilégie l’épandage de sable et de pierres sur la chaussée pour limiter l’utilisation de sel de déglaçage, nocif pour la flore, la faune, l’eau, les sols et les infrastructures. Ces abrasifs sont utilisés aux endroits stratégiques : intersections, courbes et dénivelés. Cette méthode est réservée aux quartiers résidentiels, où les véhicules circulent alors sur une surface de neige durcie.


Exemple des Villes de Karlskoga et de Stockholm, en Suède

En Suède, les Villes de Karlskoga et de Stockholm déneigent en priorité les trottoirs avant les rues. Ce changement de tactique vise à réduire les iniquités entre les genres. Après une étude des habitudes de déplacements, les femmes semblent faire une multitude de trajets courts à pied et en transport collectif, alors que les hommes se déplacent en véhicules sur les grands axes. Le déneigement priorise les abords des garderies, des écoles, puis des tours à bureaux et enfin les grands axes routiers. Particulièrement bénéfique aux personnes vulnérables, cette nouvelle stratégie de déneigement profite à l’ensemble de la population, puisque le nombre de blessures et de collisions a diminué.

Conception et aménagement

La résilience saisonnière vise à élaborer des milieux de vie qui sont capables de s’adapter aux changements de saisons. Ceci permet de faciliter la mobilité piétonne, peu importe la saison et les conditions météorologiques. Il est donc nécessaire de s’éloigner de la conception traditionnelle où les aménagements sont pensés et conçus en fonction de la période estivale, puis adaptés ou fermés en hiver. La meilleure approche serait de concevoir l’espace public selon les besoins et les enjeux de la saison hivernale, puis de s’adapter pour la saison estivale.

Concevoir des aménagements quatre saisons

Pour soutenir la mobilité à pied, il est important de concevoir des aménagements et du mobilier urbain sécuritaires et utilisables toute l’année, avec un corridor large pour faciliter l’entretien hivernal, une surface plane et sans pente abrupte pour réduire les risques de chute et de blessures. Piétons Québec vous recommande de : 

  • Ajouter des banquettes aux trottoirs, pour dégager le corridor de circulation, accueillir du mobilier urbain ou y entreposer la neige pour accélérer le déneigement ;
  • Aménager des intersections et passages piétons surélevés, permettant l’écoulement des eaux de ruissellement à l’extérieur du passage piéton et évitant aux piétons de circuler sur la chaussée avec les véhicules pour contourner l’accumulation d’eau et de sloche ;
  • Prévoir une largeur suffisante de conception des sentiers et des raccourcis piétons pour que la machinerie puisse passer et qu’ils soient utilisables toute l’année;
  • Utiliser des matériaux durables non glissants, faciles à entretenir, résistants au gel, au dégel et à la corrosion occasionnée par le sel.

 

Par exemple, il est possible d’aménager une banquette pour y disposer du mobilier urbain, bancs et poubelles, un arrêt d’autobus, et d’y ajouter des carrés de verdissement, permettant de retenir et de filtrer les eaux de pluie ou de fonte, et donc d’amenuiser la pression sur le système de drainage pluvial. Elle peut aussi être utilisée pour entreposer temporairement la neige entre les phases de grattage et de ramassage.

 

Image large
Image
Banquette végétalisée, accueillant la pente de l’entrée charretière et permettant temporairement l’entreposage de la neige
Exemple de banquette végétalisée, accueillant la pente de l’entrée charretière et permettant temporairement l’entreposage de la neige  
Crédit photo : Elaine Fournelle
Image
Exemple de corridor large pour les piétons, avec une banquette végétalisée et du mobilier urbain.

 

Concevoir des aménagements permettant devoir et d’être vu
  • Assurer une bonne visibilité réciproque des usagers aux intersections : possiblement altérée par des amas de neige et des véhicules stationnés (faire respecter l’interdiction de stationnement à moins de 5 m d’une intersection ou d’un passage piéton) ;
  • Rendre plus visibles les passages piétonniers avec la signalisation et la peinture réfléchissante adéquates ;
  • Assurer un éclairage adéquat pour les piétons. Celui-ci devrait être orienté sur le trottoir et sur les passages piétons plutôt que sur la chaussée, où les véhicules circulent. Particulièrement important quand les nuits sont longues en hiver, il offrira une meilleure visibilité à tous les usagers toute l’année, réduisant les zones d’ombres pouvant contribuer au sentiment d’insécurité.

 

Image large
Image
Exemple d’éclairage dirigé vers le trottoir
Exemple d’éclairage dirigé vers le trottoir
Source : Winter design guidelines – Transforming Edmonton into a great winter city, City of Edmondon (2016)

 

Gel/dégel : comment gérer la sloche ?
Source d’inconfort pour les piétons, la sloche renforce la perception négative de l’hiver et peut dissuader la pratique de la marche. De plus, elle risque de se transformer en surface glissante pouvant entraîner des chutes et des blessures.
Gérer la sloche de manière efficace, particulièrement aux intersections et au milieu des corridors piétons, où elle a tendance à s’accumuler, est tout un défi. Ce défi sera de plus en plus présent avec les changements climatiques. Plusieurs solutions peuvent être appliquées :

• Concevoir des infrastructures piétonnes évitant l’accumulation d’eau et de sloche, telles les saillies de trottoir et les traverses piétonnes surélevées, où l’eau s’écoulera en bordure extérieure des chemins piétons (pour en savoir plus : Apaiser la circulation et sécuriser les intersections dans nos milieux de vie, Piétons Québec).
• Opter pour un drainage central de la rue plutôt qu’à proximité des intersections.
• Nettoyer en priorité les puisards situés à proximité des corridors piétonniers achalandés.

 

Bien entretenir les réseaux piétonniers en hiver

Afin d’optimiser l’entretien des infrastructures piétonnes, plusieurs éléments sont à prendre en considération : les besoins des piétons, la planification du déneigement et les méthodes utilisées, mais aussi la facilité d’accès à l’information sur l’état du réseau.

Comprendre les besoins des piétons

Certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres lors de leurs déplacements, comme les enfants, les aînés, les personnes à mobilité réduite ou ayant une déficience visuelle. La période hivernale exacerbe les difficultés qu’elles rencontrent. Il faut donc concevoir des aménagements universellement accessibles, en toutes saisons, qui facilitent les déplacements de toutes les personnes. Ils permettront d’offrir des milieux de vie plus inclusifs, plus égalitaires et bénéfiques à toute la population. 

Pour se déplacer, les piétons ont besoin d’une surface confortable, stable, non glissante (pour en savoir plus, Aménager des rues conviviales et sécuritaires pour les personnes aînées, Piétons Québec). On priorise alors une surface plane, dure et antidérapante. La neige molle de plus de 3cm ne doit pas être accumulée sur les axes prioritaires, car cela augmente l’effort à fournir, mais une accumulation allant jusqu’à 5cm de neige peut être tolérée sur les axes secondaires.

 

Le damage, une option possible à utiliser selon le contexte
La neige compactée par le damage peut offrir une surface intéressante pour les déplacements piétons. Pour ce faire, la température doit rester basse sur une relativement longue période, avec beaucoup de précipitations de neige et peu de gel et de dégel. Lors du dégel, c’est le moment de déblayer la neige qui se transforme en sloche. Le ramassage est important, car lors du regel, la surface va se transformer en plaque irrégulière et glissante, impraticable pour les piétons, propice aux chutes et aux blessures. Le damage comporte l’avantage d’avoir une empreinte environnementale moins élevée, car la neige n’a pas besoin d’être ramassée. Par contre, cette technique complexifie les déplacements des personnes à mobilité réduite ou ayant une déficience visuelle et ne doit pas être utilisée pour les axes empruntés par ces personnes ou desservant les services de base, comme l’épicerie, la pharmacie ou le centre de loisirs.

 

Déneiger les axes piétonniers

De façon générale, la chaussée, où circulent les véhicules, est déneigée avant les infrastructures piétonnes. Cette stratégie doit être revue et la mobilité piétonne doit être priorisée. En plus des trottoirs et des intersections, il est important de penser aux liens piétonniers qui connectent diverses destinations, par exemple, un lien piéton reliant un quartier résidentiel à une école primaire, évitant un détour ou de marcher sur une artère importante.

Prioriser la mobilité piétonne en hiver
  • Cibler les endroits prioritaires selon les cheminements des personnes vulnérables (enfants, aînés, personnes à mobilité réduite), l’achalandage piéton, le débit et la vitesse de circulation des véhicules. Il est plus dangereux pour les piétons de cohabiter sur la chaussée avec des véhicules à vitesse élevée
  • Déneiger toutes les infrastructures piétonnes : déneiger seulement un trottoir sur deux rallonge le temps de marche, oblige des traversés non nécessaires et non sécuritaires, accroît le risque de chute et de collision pouvant causer des blessures graves et peut dissuader de se déplacer
  • Déneiger les infrastructures reliées aux services de transport collectif et éviter l’accumulation de neige en bordure du trottoir pour éviter les chutes en montant ou en sortant de l’autobus
  • Appliquer de l’abrasif sur les trottoirs et assurer une bonne visibilité des passages piétonniers
  • Assurer le déneigement, l’accessibilité et l’usage des boutons d’appel pour les feux piétons.
Déterminer les axes à déneiger en priorité

De manière à déterminer quels axes piétonniers devraient bénéficier d’un déneigement prioritaire, la meilleure technique est d’organiser le réseau de trottoirs selon deux niveaux de priorité de déneigement, en prenant en considération l’achalandage et le type de clientèle. 

  • Axes prioritaires : axes fréquentés par des usagers plus vulnérables, aux abords des établissements d’enseignement, des lieux fréquentés par les aînés, les axes commerciaux. Les opérations de déneigement y sont enclenchées très rapidement, et durant toute la précipitation. 
  • Axes secondaires : principalement les trottoirs en quartiers résidentiels. Le déblayage y est effectué quand les axes prioritaires sont déneigés.

 

Image
Amas de neige handicapant la traversée
Amas de neige handicapant la traversée
Image
Coordination entre les opérations de déneigement du trottoir et du passage piéton
Coordination entre les opérations de déneigement du trottoir et du passage piéton
Informer les citoyens

Une bonne communication avec les citoyens est primordiale. En sachant quels axes sont déneigés en priorité, ils pourront planifier leurs déplacements et sauront quel chemin emprunter.

Avoir l’équipement nécessaire

L’équipement nécessaire au déneigement des infrastructures piétonnes dépend de la conception de ces aménagements et des conditions météorologiques. Plusieurs équipements existent : chenillette avec lames, mini-tracteur avec lame, camionnette avec lame, mini-tracteur avec balais, tracteur muni de lame et balais, tracteur avec souffleuse, tracteur avec épandeuse de sel et même le tracteur avec pulvérisateur de saumure. Pour des endroits plus difficilement accessibles, le déblayage peut être fait manuellement, avec une petite souffleuse à neige ou une pelle. Certains modèles sont plus versatiles que d’autres et pourront être utilisés tout au long de l’année pour effectuer différents types de travaux dans la municipalité. Si le déneigement n’est pas fait par les services de la municipalité, il est important de mentionner l’équipement nécessaire lors de l’appel d’offres.

Assurer la sécurité des usagers de la route lors des opérations de déneigement

Pour davantage de sécurité, la cohabitation des usagers de la route avec les machineries de déneigement doit être planifiée. Piétons Québec vous recommande d’établir des pratiques sécuritaires et des normes de sécurité pour les équipements, de sensibiliser les opérateurs à la vulnérabilité des piétons et d’éviter les opérations durant les déplacements des usagers vulnérables, telle que la sortie de classe des élèves.

Des solutions pour profiter de l’hiver différemment

Des espaces piétons pour profiter de l’hiver

Il est possible d’aménager des placettes hivernales pour rendre l’hiver agréable et favoriser la marche. En piétonnisant certaines artères et en ajoutant du mobilier urbain, vous pouvez créer des lieux de rencontre et de repos pour profiter de l’hiver, briser l’isolement social et la dépression saisonnière. Comme pour les placettes estivales, les possibilités sont variées : terrasses hivernales, placottoirs, foyers au gaz, éclairage attrayant pour créer une ambiance et oublier les longues nuits d’hiver. 

Promouvoir les déplacements actifs en hiver

En Norvège, le transport actif est mis de l’avant et certaines villes encouragent les déplacements à ski! Des pistes de skis de fond sont aménagées dans plusieurs communautés, conçues pour que les citoyens puissent y laisser leurs skis ou les transporter en autobus. Les Norvégiens sont alors nombreux à se déplacer activement en ski, même pour aller au travail.

 

Bibliographie

 

Crédits

Coordination : Katia Lesiack
Recherche et rédaction : Xavier Tancrède et Katia Lesiack
Révision et relecture : Sandrine Cabana-Degani et Adéline Hamelin
Diffusion et intégration web : Chloé Fortin Côté
Graphisme : CORSAIRE Design | Communication | Web

©Piétons Québec, juin 2021

www.pietons.quebec

Description courte

La campagne Tous piétons ! est rendue possible grâce au soutien du ministère des Transports, par l’entremise du Programme d’aide financière du Fonds de la sécurité routière.

Abonnez-vous à notre infolettre

Restez informé de nos prises de positions, de nos projets et activités!
Vous pourrez vous désabonner à tout instant.