Demandes de Piétons Québec dans le cadre des élections générales de 2022

Demandes de Piétons Québec dans le cadre des élections générales de 2022

Introduction

Piétons Québec demande aux partis politiques du Québec de s’engager à faciliter les déplacements à pied, un mode de déplacement accessible comportant de nombreux bénéfices individuels et sociaux.

Nouvelle | 25 août 2022

Promotion de la marche
Zones modulaires

Considérant que la marche contribue à la santé et au bien-être de la population, à la réduction du fardeau financier des ménages et à la lutte aux changements climatiques, l'encourager permet de répondre à de nombreux enjeux auxquels notre société fait face.

Propositions d’engagements pour les partis politiques afin d’améliorer la sécurité des piétons au Québec et de favoriser les déplacements actifs:

 

  1. Mettre en oeuvre une politique de sécurité routière vision zéro collision grave ou mortelle

    Dans les dernières années, des gains importants ont été faits en sécurité routière et on a vu le nombre de personnes blessées ou décédées sur la route chuter. Toutefois, la part des piétons parmi tous les blessés de la route a atteint un sommet en 2019, représentant plus d’une personne sur cinq décédée sur les routes du Québec. Les meilleures pratiques à l’international nous démontrent qu’une amélioration de ce bilan est possible en misant sur une stratégie permettant la mise en place d’un système routier sûr pour tous les usagers de la route, y compris les piétons. 

    L’adoption de l’approche vision zéro est un engagement se retrouvant dans la Politique de mobilité durable - 2030 du gouvernement du Québec. Il est grand temps pour le gouvernement d’emboîter le pas aux municipalités et à la Sûreté du Québec en mettant en œuvre, à l’échelle du Québec, cette approche éprouvée et en suivant les meilleures pratiques à l’international en matière de sécurité routière.

  2. Sécuriser les routes du réseau supérieur pour les piétons

    Les routes sous la gestion du ministère des Transports du Québec sont encore trop souvent dépourvues d’infrastructures assurant la sécurité et le confort des déplacements à pied. Pourtant, ces routes constituent dans plusieurs cas la rue principale ou une artère de circulation importante dans les municipalités qu’elles traversent. 

    Elles accueillent beaucoup de circulation, souvent rapide, dont du camionnage, constituant ainsi de véritables barrières aux cheminements piétons sécuritaires et nuisant à la qualité de vie de la population. De plus, année après année, si l’on exclut la région de Montréal, c’est en moyenne le tiers des trop nombreux piétons décédés au Québec qui se trouvaient sur des routes numérotées au moment de la collision.

    Afin de répondre aux besoins des citoyens et d’être cohérent avec sa Politique de mobilité durable, l’État doit agir pour sécuriser les routes sous sa responsabilité pour les usagers vulnérables qui les empruntent. 

    D’abord, chaque occasion doit permettre d’améliorer les infrastructures à faible coût. Ainsi le principe de rue complète doit être appliqué à tous les projets routiers localisés dans un périmètre urbain. Chaque projet de réfection routière permettra alors d’intégrer systématiquement les besoins de tous les usagers de la route, y compris des piétons. À l’heure actuelle, lorsque le ministère des Transports réaménage une route sous sa juridiction, il n’y a aucune obligation de prévoir des aménagements pour le transport actif. Lorsque ceux-ci sont prévus, la plupart du temps, ils sont financés majoritairement par la municipalité. Ainsi, l’infrastructure pour assurer les déplacements motorisés ne coûte rien à la municipalité. À l’inverse, la barrière et l’insécurité causée par cette infrastructure pour les usagers vulnérables doit être prise en charge par cette municipalité, qui doit payer pour les infrastructures piétonnes. Pour inverser ce deux poids, deux mesures, des infrastructures répondant aux besoins des piétons devraient donc être planifiées, financées et aménagées systématiquement à même les projets de réfection de routes du ministère des Transports qui traversent un périmètre urbain. 

    Ensuite, puisqu’on ne peut pas attendre la réfection complète du réseau pour sécuriser les piétons dans les milieux de vie, mettre en œuvre un plan d’action pour doter de trottoirs toutes les routes du réseau supérieur à l’intérieur des périmètres urbains d’ici 2035 permettra de sauver des vies et d’encourager les déplacements à pied.

    Finalement, les municipalités sont les mieux placées pour connaître les enjeux de sécurité routière vécus sur leur territoire. Jouer un rôle de partenaire des municipalités et faire preuve de proactivité et de prévisibilité en se dotant d’un plan d’action, ainsi que des ressources humaines et financières nécessaires, permettraient au gouvernement de répondre aux nombreuses demandes de municipalités visant à sécuriser les routes du réseau supérieur se situant à l’intérieur des périmètres urbains.

  3. Soutenir le milieu municipal dans le développement d'infrastructures piétonnes

    Les municipalités ont un rôle primordial à jouer pour encourager l’adoption de la mobilité active. Le gouvernement du Québec peut soutenir l’essor d’infrastructures piétonnes sécuritaires et conviviales en offrant un soutien financier, puis en révisant le cadre réglementaire et normatif pour qu’il soit plus favorable à leur implantation et aux déplacements à pied. 

    En effet, le gouvernement a un pouvoir d’influence sur le réseau municipal par les programmes d’aide financière au réseau routier, qui devraient systématiquement favoriser un rattrapage pour les infrastructures de transport actif et soutenir l’aménagement de rues complètes. Le financement offert à travers les programmes d’aides gouvernementales dédiées aux infrastructures de transport actif doit aussi mieux répondre aux besoins des municipalités en permettant de réaliser des aménagements piétons. Les sommes actuellement dédiées à ces programmes doivent aussi être doublées et atteindre 100 millions par année afin de permettre un réel rattrapage. 

    Le cadre réglementaire et normatif encadrant l’aménagement du territoire, la conception des infrastructures de transport et les règles de circulation, dépend du gouvernement du Québec. Or, depuis des dizaines d'années, ce cadre favorise résolument les déplacements motorisés, encourage l’étalement urbain et prend peu en compte les besoins des piétons. La modification des lois pour systématiser la prise en compte des transports actifs dans la planification du territoire, de même que dans la planification, la conception et l’exploitation des infrastructures de transport, est nécessaire. À cet égard, l’adoption d’un plan de mise en œuvre rigoureux de la Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire permettrait de mieux prendre en compte ces besoins. De plus, l’intégration des besoins des piétons dans les normes de conception (Collection Normes - Ouvrages routiers) du ministère des Transports, ainsi qu’une modification du Code la sécurité routière soutiendraient les municipalités dans la mise en place d’un environnement plus favorable aux déplacements à pied.

  4. Tout mettre en oeuvre pour permettre aux ménages québécois de s'affranchir du poids financier que représente leur deuxième voiture

    Une inflation galopante touche maintenant la plupart des États de la planète. Au Québec, l'inflation se fait particulièrement sentir dans l'augmentation du prix de l'essence, ainsi que des coûts pour l’habitation et l’alimentation. Des solutions doivent être mises en place pour réduire la pression, de plus en plus importante, qu’exerce cette situation sur les finances des Québécoises et Québécois. Le transport étant le deuxième poste de dépense des ménages, tout juste derrière le logement, il nous apparaît essentiel de tout mettre en œuvre pour aider les ménages à se défaire du fardeau de leur deuxième voiture!

    L’État peut et doit agir pour aider les ménages québécois à se défaire du fardeau financier de la possession d’automobiles en offrant des options variées de mobilité durable et en favorisant le développement de milieux de vie complets, qui permettent aux Québécoises et Québécois de s’affranchir de leur deuxième voiture.

    Plus d’informations sur cette proposition et des pistes de solutions pour y arriver sont disponibles sur cette page Web.

 


Piétons Québec est également partenaire de l’initiative de mobilisation citoyenne Vire au vert qui vise à mettre les enjeux environnementaux au cœur des élections au Québec. Le collectif Vire au vert a demandé aux partis politiques d’intégrer 48 propositions essentielles en matière d’environnement à leur plateforme électorale et d’en débattre au cours de la prochaine campagne.

 

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